jeudi 6 février 2014

Sutures

Il y a sur la peau comme des gravures qui fait ce corps statue, ce corps cette parure, porcelaine échancrée et ci et là ressortent les ratures les erreurs et les blessures. 

Des ratures, des odeurs de mort, impures, ressortent de ce corps sans armure, des traces des sutures desquelles expirent la peine d'une âme dégainée, arrachée, mutilée, sans nom, sans forme, sans baume, sans arôme, sans saveur, sans heure, ni temps, ni gants, ni amant.

Arrachent et déchirent cette paroi les rides de l'amertume, desquels glissent le lit d'un ruisseau naissant. Tirant vers une source de chaleur dont les mains n'ont nulle connaissance.

Comment connaitre cette chaleur aimante ? Les mains s'ouvrent, les paumes chauffent, les doigts s'agitent et les muscles prennent forme, ils animent ce corps pâle,il souffle s'essoufle sue s'enclume dans les ordures de son spleen tortueux, crie, s'écrie, s'échine et use des lames tranchantes du verbe pour illuminer, et...


Et la lumière, et le gris devient blanc, le blanc devient rosé, arrosé d'une autre vérité, elle prend vie, les paupières s'ouvrent, la lumière est. Les pupilles sont, la couleur est, plus qu'une vision c'est d'une innocence cristalline que cette âme fait signe, une infinie fragilité dans la matière des yeux, le battement du cœur, oui, à travers l'éclatement hâletant du noir de l'iris. Grossit, rétrécit, vite, ralentit, se calme, puis se réfugie dans la chaleur bienveillante de la vie. La vie. Et ce cœur. Il jouit. Il cherche autrui.


Echancrée, la statue de ce corps qui me torture, je cherche, et me détruis.

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