jeudi 6 février 2014

Comme je vous veux

Comme vous êtes raffinée ma Dame, comme vous êtes délicate, à vous regarder sourire des yeux je me sens voler, je flotte dans les nuées, venez avec moi et nous irons danser.

Sur un menuet ? Comme il vous plaira ma Dame, mes mains sont toutes à vous depuis que vous m'avez offert votre regard. J'en suis devenu de sucre ma Dame, je ne puis que vous en offrir, pour parfaire la douceur de votre présence, ma belle.

Tenez ma taille, ma Dame, que je tienne la vôtre, afin de virevolter à travers les mélopées subtiles et légères de la flûte à bec et de la harpe qui aèrent notre rencontre, ma Dame. Que je tienne la vôtre si fragile comme du biscuit blanc, ma Dame, que je connaisse enfin la palpitation du toucher sur la feuille d'or de votre peau.

Comme vous êtes raffinée ma Dame, puis-je, vous embrasser ?



Mais comme je l'aime, messieurs, ce fou qui m'a laissée pleurer, cette autre nuit, dans la tempête de mon lit. Comme il me manque, cet être, cette tête, ce corps et son sourire. Qu'il revienne, qu'il prenne le biscuit de ma taille et la feuille d'or de mes joues. Elle est aujourd'hui mouillée de mes larmes en eau de mer. Quand irons-nous à Venise, messieurs ? Quand dégraferez vous mon corset de taffetas, une nouvelle fois ? Comme je ne veux pas, messieurs, que vous soyez partis.

Pari Banou


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