jeudi 6 février 2014

Des cheveux. Frisés. Blonds ou bruns. Longs. Une chevelure cavalière. Volatile. Du vent. Une envolée. Une bourrasque. Un mistral capillaire. L'atteinte des yeux. Deux trois larmes. Une forêt, des arbres, du soleil entre les feuilles et des branches qui bougent. Glory box. Non. Smokey-taboo. En fait, Manni elak. On s'éloigne et puis on fait comme dans les pubs de la capitale, on met des bottes et des bijoux luxueux pour aller se promener dans l'herbe mouillée, argentique à la main. On s'assied, on se regarde, on croise les jambes, on courbe les pieds. On pose. On met en scène. On devient. Et il faut du temps pour que les mots sortent et que l'ambiance se construise pour les aider à les expier. Ce sera Manni elak. C'est aussi long qu'une pose sur un tronc d'arbre vieux. On s'éloigne de la forêt vintage, et on se retrouve dans un bureau sombre à Beirut. Une table de mixage. Une grande brune, on y retrouve la chevelure sombre, fume dans l'ombre une cigarette, elle a la prestance d'une bourgeoise d'un siècle dernier, sur un bateau, qui bien avant serait parti pour le Nouveau Monde, lui voler ses quelques lieux de jouissance. Titube et marche, avance lentement sur la pointe des pieds sur le long de son fume-cigarette en jade. Très élégant. Gravé. Des sillons sinisants. Loin, dans son monde, ni nouveau, ni ancien, ni stéréotypé, le sien. Le propre sien.


Les oreilles se mettent en écoute, à l'éveil. Face au monde invisible ou un jury restreint, l'écrit est le même, les mêmes normes, le même style, bold ou italic. Le même caractère que la vie, réelle. Le même instinct et les mêmes sens. Textualisés. Rendus verbe.

Pari Banou 

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