jeudi 6 février 2014

Au nabab qui a produit mon coeur

Au nabab, le grand nabab, qui a produit mon cœur,
De son arme sertie, ses bijoux aux doigts de henné rouge vernis,
Et, aux jours de fêtes, à ces cheveux des fleurs,
D'une pensée soumise à une pensée bienveillante
Un cheminement mécanique, une éloge et, tout de même, un leurre.

A ce nabab ce grand seigneur qui, à flanc de colline envahie,
Trouvait l'instant de sortir son fusil pour d'autres flancs dégarnis,
Guidait de sa voix grave des hordes de dromadaires hardis
Dont les flancs servaient parfois à quelques insertions eux-aussi
Par ses fidèles accablés de fanatisme déraisonné et maudit.

Quelle belle promise aux yeux noircis prémisses camouflés soupirait
Inspirant le jasmin de sa prison aux meurtrières d'ocre étouffé
Voilant regards et pensées par ces machinales et génies œillères ?
Quelle bague précieuse au doigt grossier d'un personnage sanguinaire
Balançait ses manches bédouines au vent d'un insoutenable manque épousé...

Au nabab sans majuscule perdu dans les décombres d'une mythologie, 
A tous ces flancs enfourchés et ce ventre fier,
Des mains coupées et retrouvées derrière un figuier mortifère,
A ces caftans dégrafés et ces plaisirs sous l'étreinte d'un calame assorti,
Le souvenir de rien, une trace, une accalmie,

Sous le reflet de guerres et d'amours enfouies.

Pari Banou

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