Dans le train, je réalise que c'est olfactivement
que le voyage m'a usée. J'avais hâte de retrouver mes odeurs personnelles, ne
plus être prise par les lessives d'autrui, les maisons d'autrui, les vents
d'autrui, les ingurgitations et dégurgitations d'autrui, de la ville, ma peau
et mes cheveux étouffaient, j'étouffais. J'avais mal au nez. Je ne pouvais
plus des parfums capiteux assortis aux bijoux de ces vieilles femmes dans les
bouches de métro, les effets de cologne sur les hommes qui m'empêchaient de
ressentir la réalité. Même des odeurs des restaurants, je n'étais plus attirée.
La fleur d'oranger, et le musc rosé m'ont permis "de tenir" l'été une
année de plus. Et, en attendant, j'idéalisais le retour, rendant la grâce la
plus belle à celle que l'on voit pourtant comme la moins parfumée des villes.
Et pourtant, l'odeur de Marseille, et tout va mieux.
Je sais qu'en écrivant cela, j'appuie légèrement sur la
corde sensible davantage que si j'avais parlé d'autres sensorialités, parce que
le nez serait la finesse plus que la vue qui est grossière et donnée à tous,
soit-disant. Mais tous les sens peuvent être de valeur égale, il suffit de
"s'écouter".
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