Moi j'en ai marre de la sociologie du couple, de l'analyse mathématique de la gestion financière du foyer et de ses effets affectifs. Moi ce que je veux, c'est parler de la joie qui accompagne une cause extérieure, de la transcendance de l'idéologie amoureuse, quand
"Mon essence après elle se prend à soupirer
Et cependant mon oeil ne l'a pas regardée,
Car s'il l'avait perçue, il serait devenu
La victime immolée de cette belle houri.
Mais au premier moment où je la contemplai
Je fus tout subjugué sous le coup du regard.
Je dépensai ma nuit sous l'effet de son charme,
Tout éperdu d'amour jusqu'au petit matin.
Ô ma circonspection issue de la prudence !"
(Et « ô balances sentimentales ! » dit Desnos)
Alors je dédierai mes travaux non plus à une ère critique de l'anthropologie, cette discipline qui regarderait toutes les sphères du social sous l'oeil amoureux, mais
"Pour une autre que toi, la vue lie mon amour
Sauf ma passion pour toi, fondée sur le propos.
De cette aimée, je n'ai rien su, Dieu en est témoin !
Je suis redevable à celle qui, m'a-t-on dit,
Est une compagne issue de l'homme !
Je désire être solitaire, pour mieux la conquérir,
Afin qu'à mon être, elle décoche un regard généreux." (Ibn Arabi)
Et alors, l'amour se rêve androgyne, loin de la nuit noire dans laquelle je fomente mes hallucinations féministes, je ferais la part belle à Bourdieu, qui voit en l'amour l'annihilation de tout pouvoir et dégradation de l'âme.
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